Patrimoine
Athée-sur-Cher : Un village de Touraine et la Guerre 14-18
Église Saint Romain
Sa construction remonte au XIIe siècle, le clocher est surmonté d’une flèche en pierre octogonale, les deux étages sont percés de fenêtres en plein cintre. Au XVIe siècle une nef latérale et un coeur avec abside ont été juxtaposés. Le vitrail est de Raoul LOBIN. Sur le mur de l’ancien presbytère est apposée une plaque commémorative de l’Abbé LACOUR déporté et mort à Buchenwald en 1944.
La Magnanerie
Situé derrière l’église, ce bâtiment en forme de tour ronde, destiné à l’élevage des vers à soie, a vraisemblablement été édifié au XVIe siècle.
En effet, Louis XI s’installe avec sa cour en Touraine dans la 2e moitié du XVe siècle et en 1470 il décide de développer la production de soieries de Tours, pour limiter les importations coûteuses de soies venant notamment d’Italie.
De Chinon à Montrichard on va donc planter des mûriers blancs et construire des magnaneries, comme celles d’Azay-sur-Cher et Athée-sur-Cher. La paroi intérieure de ces bâtiments est creusée de multiples alvéoles destinées à recevoir les chenilles d’un papillon, le bombyx, et les feuilles de mûrier dont elles ne nourrissent.
Après sa dernière mue, la chenille se renferme dans son cocon : en tournant sur elle-même, elle sécrète une bave filamenteuse, et s’enroule ainsi dans une trentaine de couches de fil de soie d’une longueur d’environ 1,5 km.
Mais, lors de la transformation de la chrysalide en papillon, l’insecte ne doit pas percer le cocon, sinon, on ne pourra pas le dévider correctement. On va donc le soumettre à une température de 70 à 80 degrés (souvent dans un four à pain) pour tuer la chrysalide, mais sans détériorer le cocon lui-même, la soie pouvant supporter sans dommage des températures élevées.
Ensuite les cocons, ainsi « stabilisés », seront vendus à la manufacture pour être dévidés sous forme d’écheveaux de fils de soie, utilisés pour le tissage des soieries.
La production de vers à soie en Touraine connut des hauts et des bas, à cause de la concurrence des soies italiennes et de celles de Lyon, mais, pendant plus de 2 siècles, elle va constituer un appoint important d’activité, complémentaire à l’agriculture.
Depuis septembre 2021, la Tour de la Magnanerie accueille une exposition permanente sur l'histoire de la soierie en Touraine et à Athée.
La Tour du Brandon
Vestige d’une forteresse, c’est une haute tour cylindrique d’une hauteur de 19 mètres. Au rez-de-chaussée, le diamètre intérieur approche les 8 mètres et la muraille une épaisseur de plus de 2,30 mètres. Elle semble avoir été édifiée au XIIe siècle. Elle a été mise à mal lors de la Guerre de Cent Ans : le chemin de ronde avec ses créneaux et meurtrières a disparu ; le mur d’enceinte également, sauf quelques éléments repris dans une construction moderne. Sous la forteresse s’étendent des souterrains voutés en plein cintre, auxquels on accède maintenant par des escaliers extérieurs ; certains sont devenus des caves à vins. La Tour à été inscrite à l’Inventaire en 1936.
Le Château de Nitray
Bel ensemble architectural Renaissance, en aval du pont de Chandon, le Château de Nitray domine la vallée. C’est à l’époque de François 1er qu’a été édifié le corps de logis principal qui est rectangulaire avec deux pignons à rondelis. Il a été restauré au XIXe siècle. Il est constitué d’un rez-de-chaussée qui, compte tenu de la dénivellation du terrain, devient accessible sur le parc par un escalier à double volée. Le premier étage, comme le rez-de-chaussée, présente des façades percées de baies à croisées de pierre ou à simple traverse, encadrées de pilastres. Le comble est éclairé par des lucarnes surmontées de gâbles décorés et de pinacles. Autour de la cour d’honneur se dressent des bâtiments, qui sont peut-être légèrement antérieurs, ainsi qu’une fuite cylindrique, au Nord-Ouest. On remarque une très belle porte d’entrée, comportant un portail en anse de panier et un guichet protégés par deux grosses tours, l’une est circulaire, l’autre est une chapelle voûtée en fer à cheval. Cette entrée se trouve aujourd’hui dans le vaste parc entouré d’un mur d’enceinte accompagné au Sud-Ouest d’un pavillon. L’ensemble des bâtiments et le parc sont inscrits à l’Inventaire depuis 1947. En 1975, on a mis au jour, au-dessus de la cheminée du pavillon de chasse, une grande scène de vénerie, de 7 mètres sur 1,60 mètres, du début du XVIe siècle.
Le Château de la Chesnaye
Le Château de la Chesnaye a été édifié au XVIème et XVIIème siècle. Il est entouré d’un très vaste parc ceint de murs. Dans ses communs se trouve maintenant la Coopérative Agricole et Vinicole.
Au XVIème, il fût la propriété de la famille BOHIER. Au XVIIème siècle et XVIIIème siècle, les familles HAMEL, SALLIER et DAEN occupèrent respectivement ces lieux.
Au XIXème siècle, le Château appartient à André DESAIN de BOISLECOMPTE, puis au Comte de ROCHE-AYMON, à M. et Mme Pierre COLLINET et ensuite à M. Henri COLLINET.
Au XXème siècle, la famille LAMOTHE en devient la propriétaire, puis elle en fit don à la Compagnie des filles de Charité, pour faire une maison de retraite, existante encore à ce jour.
Le Château comporte des parties de style renaissance notamment l'aile droite et l'aile gauche : balcons, encorbellements des fenêtres, balustres, figures en relief. Jeanne d'Arc serait passée au Château en 1429 avec sa troupe. A noter que la statuette surplombant la tour ronde de l'extrémité Est, est celle d'un troubadour. La façade Ouest restaurée au XVIIème siècle présente des fenêtres "en oeil de boeuf". Il reste des vestiges d'une chapelle du XVIème qui a conservé sa fenêtre d'origine au chevet. De l'époque féodale, il reste une grosse tour et une petite tour à toits en poivrière.
On suppose qu'un souterrain aurait relié le Château à la Tour du BRANDON, car un escalier subsiste sous l'ancienne chapelle. La propriété connut une période de prospérité avant 1914, de nombreux domestiques, jardiniers, bûcherons se partageaient les tâches. Des chasses à courre étaient organisées.
Des chevreuils et des biches vivent encore à ce jour dans les bois de la propriété.
La Fontaine Saint Martin
La fontaine est située à quelques mètres du Manoir de la Boulaye. Elle fait partie des nombreuses sources christianisées après le IVème siècle. Elle était réputée pour guérir de nombreuses maladies, lieu de pèlerinage.